Le télétravail rend-il les offres d’emploi plus attractives ?

Depuis le premier confinement lié à la crise sanitaire du Covid-19, le télétravail n’a eu cesse de faire parler de lui. Lorsque les salariés ont dû rester chez eux pour continuer leur activité professionnelle, deux clans se sont formés, avec d’un côté, les adeptes du télétravail et de l’autre, les récalcitrants, contraints et forcés. Puis les choses sont peu à peu entrées dans les habitudes, au point qu’aujourd’hui, le télétravail est un rythme qui convient parfaitement à bon nombre d’hommes et de femmes.

Si l’impact du télétravail sur les intéressés et les entreprises fait l’objet de multiples études, nous en savons moins sur l’attractivité d’un poste proposé en télétravail. Devant la problématique des difficultés de recrutement qui perdure, il semblerait, d’après l’APEC, que les entreprises sous-estiment le frein lié au fait que ce « nouveau » mode de fonctionnement soit absent des offres d’emploi. Le télétravail rend-il les offres d’emploi plus attractives ?

 

Télétravail : que dit l’étude de l’APEC ?

Au début de l’année 2022, l’APEC a publié une étude qui s’intéresse à la manière dont les entreprises abordent désormais le travail hybride. Cette étude fait apparaître l’idée que les entreprises n’ont pas conscience, aujourd’hui, des barrières liées au fait que le télétravail ne fait pas partie des caractéristiques des postes à pourvoir.

Il faut se rendre à l’évidence : au gré des confinements successifs et du télétravail souvent qualifié comme « imposé » ou « forcé », les salariés se sont recentrés sur leurs propres besoins, leurs attentes, leurs envies. Friands de souplesse, de moins de pression liée à leurs engagements professionnels, les chercheurs d’emploi souhaitent voir, aujourd’hui, le télétravail comme faisant partie intégrante des caractéristiques d’un poste susceptible de les intéresser. L’étude de MonitorRH, publiée en mars 2022, corrobore ce fait : 80 % des postes n’ayant généré aucune candidature ne proposent pas aux candidats la possibilité de travailler à distance.

Simple coïncidence ? Peut-être… mais rien n’est moins sûr. Il faut toutefois admettre que la simple mention du télétravail ne garantit en rien l’attractivité d’une offre d’emploi ni la réussite du sourcing. En matière d’offres, d’autres critères entrent en ligne de compte, comme les valeurs de l’entreprise, son emplacement géographique ou encore les avantages en nature qu’elle propose.

 

Télétravail : un levier de recrutement ?

Les sondages sont formels sur ce point : le télétravail intéresse bon nombre de salariés. Certaines entreprises peinent d’ailleurs à revenir à une organisation sans travail à distance. Dès lors, l’attractivité des postes et la fidélisation des talents passent nécessairement par une offre de rythme qui convient aux collaborateurs. C’est pour cette raison, entre autres, que le télétravail est entré dans les mœurs.

A l’occasion d’une conférence du Congrès du télétravail, en 2021, un expert affirmait que « le salaire ne suffit plus pour courtiser des profils ». Les talents cherchent la flexibilité, une forme de liberté, la possibilité de vivre en dehors des zones urbaines. De ce fait, le flex-office est devenu un argument de taille pour les entreprises qui savent l’utiliser à leur avantage.

La mention du télétravail, dans les annonces d’emploi, répond ainsi aux attentes d’un nombre croissant de candidats. Il reste, à ceux qui ne l’ont pas encore fait, à intégrer le travail à distance dans la culture d’entreprise et d’en faire un véritable levier de croissance, en outrepassant la perception du bureau, pour certains, vécue comme une contrainte et un manque de sens.