Burn-out, de l’engagement à l’effondrement

Il arrive sans crier gare, de manière insidieuse, prenant ses aises avec le temps. Pour celui qui sait en reconnaître les signes avant-coureurs, le burn-out jaillit au terme d’une progression plus ou moins lente, selon les individus. Apparu, il y a quelques années, dans le champ des troubles psychosociaux, l’épuisement professionnel (burn-out) fait aujourd’hui partie du monde du travail. Aujourd’hui, il est au premier rang des préoccupations des entreprises, en raison de ses effets dévastateurs au niveau individuel comme au niveau collectif. Quelles sont les phases du burn-out ? Comment les identifier ?

Phase 1 : L’engagement

La première phase du burn-out ne pose aucun souci majeur. Le salarié est heureux dans son poste, se montre efficace et prend du plaisir à accomplir ses missions. Il trouve, dans son travail, la satisfaction dont il a besoin. Cette première phase constitue, pour l’intéressé, un environnement protecteur et bienveillant qui agit positivement sur sa santé mentale.

 

Phase 2 : Le surengagement

Lorsque la charge de travail augmente ou lorsque les ressources humaines, le soutien du management ou la reconnaissance individuelle ne sont pas suffisants, la deuxième phase est amorcée. Une phase au cours de laquelle le salarié présente certains signes comportementaux, son travail devenant excessif et compulsif.

Il ou elle déborde sur ses temps de pause, ses congés, apporte du travail à la maison, arrive plus tôt que ses collègues, quitte le bureau plus tard, saute les pauses déjeuner… Les signes psychologiques de surmenage sont plus évidents au cours de cette phase : anxiété, troubles du sommeil, fatigue… Des maux physiques peuvent également apparaître comme des infections ORL plus fréquentes, des troubles digestifs ou encore des problèmes cutanés. Au fur et à mesure, la fatigue s’installe et l’individu est obligé de puiser au plus profond de lui-même pour continuer à avancer. Ses activités professionnelles prennent le dessus sur les tâches personnelles, qui sont de plus en plus négligées.

 

Phase 3 : L’acharnement

Agitée, la personne a du mal à gérer son activité, tentant coûte que coûte de résister et de s’acharner contre les perturbations auxquelles elle fait face. Elle a du mal à se concentrer et son travail devient inefficace. Cet état de fait provoque de l’angoisse et de l’énervement, d’autant plus que l’individu lutte pour contrer ce qui lui arrive. Son humeur varie grandement et, physiquement, des troubles musculosquelettiques apparaissent, au même titre que des problèmes d’hypertension, des accidents infectieux plus ou moins sévères et autres troubles digestifs. À ce stade, les congés maladie sont nombreux, le repos étant généralement insuffisant pour permettre au salarié en souffrance de récupérer. Dans l’équipe, l’étonnement fait place au cynisme, au dénigrement et parfois, aux moqueries. À terme, le salarié en phase de burn-out fuit les réunions de groupe et s’isole de plus en plus.

 

Phase 4 : L’effondrement

La quatrième phase est celle du burn-out à proprement parler. La rupture peut être brutale. Abandon de poste, fuite, accident… Le malaise se traduit sous plusieurs formes selon les individus. Des actes de violence, physique ou verbale, peuvent également avoir lieu selon les cas.

 

Le burn-out intervient au cours d’un processus dont il est possible, pour un professionnel, de discerner les différentes phases. Se faire accompagner pour éviter le burn-out et apporter des réponses concrètes à la situation est probablement le seul moyen efficace de maîtriser les choses avant qu’elles n’atteignent des proportions trop importantes, jusqu’à devenir irréparables. “Pour ma part”, affirme Kevin Locuty, Directeur Agences VAST, “je préconise d’attendre 3 mois suite à un diagnostic médical de burn-out, pour entamer un processus de réflexion sur une transition professionnelle. La personne ne peut tout simplement pas intellectuellement et émotionnellement endurer ce que nous allons lui demander”.

La difficulté, pour l’entreprise, réside dans le fait que la personne concernée par l’épuisement professionnel va essayer, pendant longtemps, de s’en sortir par ses propres moyens. Reconnaître les signes avant-coureurs du burn-out et se faire accompagner par un professionnel est le meilleur moyen – certainement le seul moyen efficace – d’aider l’individu concerné.